|  | La  circoncision de l'adulte ... dans le contexte d’une conversionIl arrive souvent que des adultes demandent une conversion  au judaïsme. Dans ces conditions, l’étape ultime et indispensable de l’aboutissement  du processus de conversion est marquée par la circoncision. Si l’adulte a déjà  été circoncis pour des raisons médicales, le processus est plus simple mais  nécessite un petit geste sur le sillon balano-préputial consistant à provoquer  l’épanchement d’une petite goutte de sang symbolique marquant l’entrée dans  l’Alliance. Bien que parfois la conversion au judaïsme représente un véritable  parcours du combattant, lorsque la demande est sincère, elle est soutenue et  encouragée afin d’aider au mieux la personne.
 
            
              |  |  Lorsqu’un adulte  demande une conversion sincère au judaïsme, il devra suivre des cours intensifs  durant une période de 2 à 3 ans auprès d’un tribunal rabbinique compétent. Lorsque  les autorités religieuses jugent la personne apte sur le plan moral, ce dernier  sera référé au Mohel-Chirurgien pour la circoncision. Toutefois, rien ne devra  déroger aux principes médicaux ainsi qu’aux impératifs santé. A l’époque  talmudique, on refusait déjà d’effectuer des circoncisions chez des patients à  risque comme les hémophiles ou des personnes ayant des problèmes de coagulation  ou tout autre affection contrindiquant l’acte chirurgical (réf. 1, 2, 3). Cette  opinion est reprise dans la littérature rabbinique médiévale et plus  contemporaine et reste de mise de nos jours  (réf. 4, 5, 6, 7). Particularités de  la circoncision chez l’adulteDans ce contexte, le patient nécessite bien évidemment une  anesthésie en raison du geste qui constitue une véritable intervention  chirurgicale. Chez un patient très motivé et peu stressé, une anesthésie  loco-régionale par bloc pénien peut être effectuée. Mais la plupart du temps il  s’agira d’une anesthésie loco-régionale par péridurale ou sédo-analgésie,  parfois anesthésie générale en fonction des facteurs de co-morbidité et de la  morphologie du patient.
  Le geste en soi est une circoncision classique consistant  en une section du prépuce depuis son extrêmité jusqu’à la limite du sillon  balano-préputial, suivi d’une dissection et une coagulation minutieuse à la  pincette bipolaire des tissus sous-cutanés en préservant les nerfs et les  vaisseaux importants. La reconstruction consiste en une plastie du frein et une  reconstruction cutanéo-muqueuse minutieuse à l’aide de points de sutures  résorbables. 
            Il s’agit d’une intervention fonctionnelle et esthétique  importante dont il faut entretenir le patient à l’avance afin de s’assurer  qu’il a parfaitement bien compris la technique et les implications  fonctionnelles ultérieures.   Suites  fonctionnelles
            Chez un adulte qui a déjà eu des rapports sexuels au  préalable, la membrane du prépuce est souvent oedématiée, épaissie et parfois  inflammatoire. Après la circoncision le gland étant complètement découvert, la  sensibilité sera différente surtout pendant les rapports sexuels et les  sensations parfois atténuées pendant 6 semaines à 3 mois. Le patient doit en  être conscient. 
            Toutefois, la plupart du temps, les patients ne notent  aucun changement que ce soit au niveau de l’érection ou des sensations pendant l’orgasme.
 ... dans un contexte historiqueLa première personne à avoir effectué la  circoncision de manière codifiée, dont nous ayons une trace écrite, a été le  Patriarche Avraham. Il s’agissait d’une injonction divine à l’âge de 99 ans  après une longue quête à la recherche d’un sens à la vie. D’ieu demanda à  Avraham d’imprimer dans sa chair cette Alliance qu’il allait transmettre à ses  descendants. Au sens strict, Avraham a donc été le premier  "converti" au judaïsme de l’Histoire. Au moment de cette Alliance,  son premier fils Ishmaël avait alors 13 ans et il s’est circoncis à cet âge  ainsi que tous les adultes mâles servant sous le toit d’Avraham. C’est  d’ailleurs une des raisons pour lesquels les musulmans pratiquent la  circoncision à l’âge de 13 ans, même s’il y a des variations selon l’origine.
 
            
              |  |  Par la suite, le second fils d’Avraham,  Isaac, qui donnera naissance au peuple juif, a été circoncis à 8 jours. Depuis, tous les descendants du peuple hébreu feront la circoncision à cet âge  pour autant qu’il n’y ait pas de contrindication médicale. Il est intéressant de  noter qu’un des descendants d’Isaac, Joseph a de nouveau instauré la pratique  de la circoncision lors de son séjour en Egypte. Pourtant, durant les 400 ans  d’esclavage des Hébreux en Egypte, il n’y a pas eu de circoncision en raison de  la sévérité des souffrances imposées. Ce n’est qu’à la sortie d’Egypte  que les représentants du peuple juif ont effectué la circoncision pour  l’ensemble des personnes aptes. Depuis cette époque l’acte s’est perpétué comme  rituel ancestral et hautement symbolique marquant l’Alliance et l’appartenance  au peuple juif.    ____________________Références bibliographiques
 1. Yevamot 64b              2. Maïmonide Milah 1 :18
 3. Tur, Shulchan Aruch, Yoreh Deah 263 :2-3
 4. Responsa Tzofnat Paneach, Part II # 30
 5. Responsa Seridei Aish, Part II, end of # 103
 6. Responsa Melamed LeHo’il, Yoereh Deah # 86
 7. Responsa Daat Kohen # 152
 |  |